Erwin HEYN graveur et sculpteur
Propos d’Erwin HEYN
Je suis tombé dans la gravure comme l’on tombe dans un piège, par éblouissement. Et c’est à l’aquatinte et à la beauté de ses noirs et de ses gris que je me suis adonné durant une bonne quinzaine d’années.
Mais quand on est peintre et que la couleur vous a appartenu un jour, c’est immanquablement vers elle que l’on retourne et c’est par elle que je me suis détaché et éloigné pour un temps de mes « années noires » !
C’est par le biais de la gravure sur bois que j’ai réappris la couleur, plus précisément en mettant au service de mon imagination la plus simple des techniques, mais aussi la plus primordiale : celle des trois couleurs primaires, y adjoignant çà et là le noir, peut-être par nostalgie ou par esprit de contradiction.
Par cette contrainte volontaire et à force de jouer les mêmes combinaisons, j’ai essayé d’élever cette technique jusqu’à l’éblouissement de chaque instant. Jamais le miracle de la transparence des couleurs n’a freiné mon ardeur ni tari ma curiosité. Toujours j’ai voulu repousser les frontières de la découverte pour accéder à l’ivresse du bonheur.
Erwin Heyn, août 2001.
Révéler au jour les noirs profonds de la nuit, inscrire dans le bois l’architecture de la vie !
Erwin Heyn, 1999
Le collage multiplie l’imaginaire, il ouvre les portes de l’infini. Le bois gravé, lui, me rappelle à l’ordre, à la vérité de la couleur, à cette trilogie de la pureté .
Erwin Heyn, février 1998
Même si je choisis l’acier ou le cuivre comme support de prédilection pour traduire mes visions de graveur, j’entretiens avec le bois des rapports privilégiés . Je retrouve de matériau avec bonheur pour y inscrire en noir et blanc les signes que le papier me révèlera fidèlement. En noir et blanc d’abord, en couleur ensuite. Plus précisément le bleu, le rouge, le jaune, les trois couleurs fondamentales qui, confondues au noir, développent une riche et étonnante palette.
Les possibilités inépuisables de ces combinaisons me fascinent, elles me font toucher un monde nouveau , un monde à l’image prometteuse d’un matin flamboyant de lumière.
Erwin Heyn, septembre 1988
Graveur dans l’âme et vouant au noir et blanc un culte sans limites, c’est pourtant vers la couleur que j’ai orienté mes recherches les plus récentes. C’est sur la base des trois couleurs fondamentales que je mets en œuvre mes bois gravés ou mes aquatintes. Et c’est par la multiplicité des attaques du bois ou des morsures de l’acide que je varie à l’infini mes possibilités coloristiques
Erwin Heyn, sans date.
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