Souscription Josette Coras
Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution en mai 2012 d'un ouvrage sur Josette Coras, buriniste que nous avions présentée de son vivant à l'EDA
Les dessins, gravures et sculptures de Josette Coras (1926-2008) appartiennent désormais au patrimoine comtois. Au-delà du personnage public, se cachait une femme sensible et attachante, qui se dévoile dans ces pages. Josette Coras avait une merveilleuse parole qui trouble et interroge, et beaucoup reconnaitront sa voix dans ce récit de son itinéraire, l’évocation de sa famille et des paysages de son enfance, de ses rêves et ses doutes, d’une vie en liberté, avec les mille détours qui fondent une existence accomplie.
Passionnante tentative d’expliquer pourquoi Josette Coras a tant marqué ceux qui l’ont rencontré, ce livre, illustré des photos de ses œuvres et de ses lieux, est un hommage à une femme d’exception.
« J’ai tenté de faire ce que j’avais envie de faire, je crois que c’est important de se réaliser. Avoir, posséder, n’a aucun intérêt. Se réaliser, c’est aller au bout de soi-même. »
Josette Coras
Une artiste
à Baume-les-Messieurs
Préface du peintre Jacques Petit
Format 16,5 x 24 cm, environ 150 pages
100 photos (couleur et noir et blanc)
Sommaire
J’habite un endroit assez magique…
Histoires d’enfance
L’Abbaye de Baume-les-Messieurs
La compagnie des artistes
Gagner sa vie
La vie d’artiste
Sillage
Cinquante-cinq ans à Baume-les-Messieurs
Les expositions
Texte Françoise Desbiez
Photos Alain Michaud
Editions Engoulevent
Josette Coras brasse les idées dans un grand chaudron. Elle assaisonne de pincées de solitude, de la réflexion à volonté, d’une poignée de mythologie et d’un zeste de rébellion. Dans l’Abbaye des moines, elle mijote des brouets révolutionnaires et utopistes. Elle les servira à ses hôtes quand reviendra l’été. Ils sont passants, estivants, familiers, qui se refilent son adresse. Josette Coras est toujours disponible, prête à faire de chacun un être irremplaçable.
Il est des mots qui vous suivent toute la vie, et les siens sont ainsi. Ils coulent comme les sources qu’elle aime à dessiner, rafraîchissent et régénèrent, parviennent à calmer les chagrins. Sa conversation est solide et convaincue, roule en vagues sur un rythme qui lui est propre. Sa voix est ferme et forte ; dans la foule, on la reconnaît entre toutes, à l’oreille, bien avant d’apercevoir mademoiselle Coras. Elle est habile à dompter les éléments, les vents et les contradictions.
Seulement, elle est née à Montain, dans ce Jura coriace et utopiste, où la terre colle aux pieds sans jamais empêcher l’esprit de s’envoler. Cela aurait pu être n’importe où, affirme-t-elle, en rêvant de tous ces possibles qu’elle n’aura pas, ces vies du Périgord, du Midi ou d’ailleurs, parce qu’enfin, une existence ne suffira pas à épuiser son enthousiasme et ses désirs. De Montain à Paris, des lumières du Maroc aux ombres de Baume-les-Messieurs, elle a tout essayé, avec la certitude qu’il vaut mieux pécher par excès que par défaut. Une vie passionnée, vouée à l’art et au social, avec des mots-outils, des mots d’armure, pour à la fois comprendre et se protéger. Le chemin est hasardeux, et il fallait bien du courage pour s’embarquer de Montain vers la capitale, acquérir une Abbaye moribonde, presque un squelette de bâtiment. Et lutter inlassablement contre les routines du quotidien, s’affronter à des matières aussi dures que le cuivre des gravures, et endurer l’inconfort d’une vie d’artiste sans jamais s’en plaindre.
« J’habite un endroit assez magique au fond d’une vallée très étrange où il n’y a pas de ciel. » Dans cette vallée où le ciel est si loin, Josette et l’Abbaye de Baume se sont rencontrées voici des années. L’Abbaye, sans elle, serait sans doute en piteux état ; mais sans l’Abbaye, comment auraient pu prendre corps tous ces rêves de rencontres, d’expositions, et cette vie épanouie à l’ombre des vieux murs ? Il leur fallait l’abri de l’immense plafond, les volumes imposants, les dalles luisantes et ces fenêtres antiques où le soleil daigne parfois glisser quelques rayons. Josette Coras et l’Abbaye, c’est un vieux couple uni depuis si longtemps qu’on ne sait plus lequel a façonné l’autre.