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Estampe d'Aquitaine
17 mars 2014

L'éventail des techniques, exposition à la Bibliothèque de Bordeaux 6-22 mars 2014

On trouvera les illustrations de cet article dans le dossier  Eventail des techniques, dans la colonne de gauche du blog. En passant le diaporama, on ne verra que les titres des images ;  en cliquant sur chacune isolément, on verra apparaître sous l'image un commentaire plus détaillé.

 

I BOIS – la taille d’épargne

 La gravure est aujourd’hui l’un des beaux-arts, aux côtés de la peinture, de la sculpture ou du dessin. C’est une discipline qui associe plusieurs techniques et matériaux, pour obtenir à l’aide d’encre et par impression, une image appelée estampe. Le graveur utilise un outil pour graver en relief ou en creux sur une plaque de bois ou de cuivre, la morsure d’un acide, ou bien le dessin sur une pierre.

 C’est un procédé d’impression en série. On peut donc avoir des centaines d’images issues d’une même plaque, en différents états. Le procédé mécanique entraîne l’usure des plaques qui peuvent s’écraser, se casser ou se fendre, jusqu’à devenir inutilisables. Les plaques se vendent, ou sont réutilisées des siècles après avoir été créées. Le monotype est un cas limite, l’image se détruit après un seul tirage.

 Les premières gravures se font sur du bois. C’est un procédé mis au point avant Gutenberg pour l’imprimerie : on grave du texte comme des images, avec des caractères ou des dessins taillés en relief sur du bois, enduits d’encre et pressés contre une feuille. La taille « épargne » le dessin : le graveur creuse le bois avec ses outils autour des formes qui sont enduites puis imprimées ; c’est aussi le principe du tampon et de l’imprimerie typographique. A partir du 20e siècle, la même technique est utilisée avec du linoléum plus tendre que du bois : c’est la linogravure.

 La composition typographique à caractères mobiles, procédé mis au point par Gutenberg, permet d’ailleurs d’associer, sur une même page, textes, dessins et ornements, tels les lettrines, bandeaux et culs-de-lampe.

 

II. CUIVRE – le travail de la main

 Parallèlement à la gravure du bois, se développe la technique de gravure sur cuivre, qui triomphe aux 17ème et 18ème siècles. 

La taille douce est un procédé de gravure en creux : à l’inverse de la taille d’épargne, le motif est creusé directement dans la plaque à l’aide d’un burin ou d’une pointe sèche. 

La gravure au burin est une technique difficile à apprendre : le cuivre est posé sur un plateau mobile ou un coussin, ce qui permet de le tourner facilement pour tracer les traits avec l'outil, une petite barre en acier à l'extrémité taillée en biseau.

 La pointe sèche sert quant à elle aux tracés fins, c'est une petite pointe très aiguisée qui forme un trait irrégulier, laisse sur le bord des barbes de métal et donne au motif son aspect velouté. 

 La manière noire est une technique très appréciée des Anglais à la fin du 17e siècle, qui permet d’obtenir des noirs profonds, à l’aide d’un outil à la lame en demi-cercle « canelée » de fines rayures, nommé « berceau ».

 La plaque est ensuite enduite d’encre et essuyée : l’encre reste dans les sillons, donnant par impression le motif de l’estampe. La finesse et le sens de la taille alliée à la souplesse du cuivre permettent d’obtenir des nuances et des ombres.

Pour imprimer on passe la plaque et le papier protégé par une couche de feutre dans une presse, entre deux cylindres.

 Comme le procédé est différent de celui de l’impression typographique, l’impression en taille douce s’effectue souvent sur des feuilles insérées à part dans les volumes. La trace de la plaque, appelée cuvette, gondole la feuille de papier. Pour éviter ce désagrément, il est possible de graver sur des plaque de taille supérieure au format du livre : la cuvette disparaît au rognage.

 III. CUIVRE – le travail de l’acide

 L’usage de l’acide nitrique pour la gravure en creux apparaît dès le 16e siècle, et donne son nom au procédé de l’eau-forte, qui connaît son âge d’or à la fin du 17e siècle et au 18e siècle avec l’édition des livres illustrés. Le creusement de la plaque de cuivre est fait par l’acide. La plaque est recouverte d’un vernis. Le graveur exécute le dessin en grattant le vernis à la pointe à gratter. La plaque est ensuite plongée dans une solution acide qui creuse le cuivre laissé à nu.

On appelle le travail de l’acide la « morsure ».

Ce principe permet une large gamme d’effets : de la simple griffure pour des traits légers à une morsure profonde pour des noirs très denses.

 - Eau-forte

Après application d’un vernis dur, la plaque de cuivre est enfumée pour la rendre noire et permettre au graveur de voir son travail.

Le dessin est travaillé avec une pointe à graver, et le tracé de l’outil retire ainsi le vernis. Les tirages de vérification sont appelés « états ». On reconnait l’eau-forte à ses traits souples et à l’absence de barbes.

 - Vernis mou

Un vernis tendre est tamponné sur la plaque chauffée. Le graveur dépose une fine feuille de papier directement sur la couche de vernis. Il dessine avec un crayon dur. Le vernis s’imprègne dans le papier et les traits laissent une empreinte dans le vernis mou. On retire le papier et le vernis qui y adhère. La morsure garde ainsi la trace du dessin et donne à l’impression un effet crayonné.

 - Aquatinte

Des grains de résine sont projetés sur la plaque et sont légèrement fondus par échauffement de la plaque. On en protège les parties qui doivent rester blanches et les morsures progressives forment des niveaux de gris. L’acide creuse autour des grains de résine, on obtient des gris sur une surface étendue sans avoir à tracer des lignes ou des points. Le dernier bain dans l’acide donne le ton le plus sombre.

Les grains épais peuvent donner un aspect granuleux ou vermiculé, et les grains fins rendent la légèreté de l’aquarelle ou du lavis.

 IV. PIERRE ET TISSU : impression à plat

 - Lithographie

Ce procédé fait appel aux propriétés physiques et chimiques des matériaux employés. Il se base sur la répulsion entre l’eau et le gras, trouvée par hasard en 1796 par l’allemand Aloys Senefelder.

La pierre utilisée, un calcaire particulièrement fin, s’imprègne du dessin réalisé avec des encres très grasses. Elle est ensuite nettoyée et ses propriétés sont renforcées avec une solution aqueuse acidulée. On mouille d’abord avec un cylindre mouilleur, puis on passe sur la pierre un cylindre enduit d’encre grasse. Seules les zones dessinées retiennent l’encre d’impression au passage du rouleau.

Il est possible d’obtenir des effets de crayon, de lavis et de plume.

 Pour une chromolithographie, et une lithographie à deux tons, une pierre sera réalisée pour chaque couleur à imprimer.

 La presse lithographique est appelée familièrement« bête à cornes ».

 - Sérigraphie

La sérigraphie est une adaptation des pochoirs, elle fonctionne par « écrans » que l’on dépose sur une trame de tissu fin (soie ou nylon).

L’encre est déposée au bord du cadre, puis étalée à la raclette. A travers les espaces ouverts, elle passe à travers la trame du tissu pour se transférer sur le papier.

Le nombre d’écrans et de passages d’encre dépend du motif et des couleurs souhaitées.

La sérigraphie est connue pour ses aplats de couleurs.

 

 

 

 

 

 

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